Takuo Katō : Se souvenir de ce maître japonais de la céramique

Takuo Katō : Maître de la céramique et gardien du lustre persan

Au cœur de Tajimi, dans la préfecture de Gifu, se trouvait Takuo Katō (1917-2005), un visionnaire de la poterie qui a consacré près de deux décennies à faire revivre l’ancienne technique du lustre persan, un art qui avait disparu trois siècles plus tôt. Trésor national vivant, reconnu en 1995, Takuo n’était pas seulement un potier exceptionnel, mais aussi le sixième héritier de l’atelier familial, une lignée de maîtres potiers japonais remontant à la fin de la période Edo.

Son voyage a commencé par un profond engouement pour les céramiques persanes, qui l’a conduit à entreprendre de nombreuses expéditions en Iran. Là, plongé dans la recherche et l’exploration, il a collecté des échantillons, rencontré des experts et étudié les ruines d’anciens fours, dans le but de percer les secrets de cet art perdu. Son fils, Kōbei, se joignit plus tard à cette noble quête, participant aux expérimentations et aux tests depuis le Japon.

Après des années de travail acharné, le destin a finalement souri à Takuo. Il a découvert les recherches détaillées d’Arthur Upham Pope, un éminent spécialiste de la céramique persane, qui ont mis en lumière les méthodes de création du lustre. Ces connaissances ont été cruciales pour Takuo, qui a réussi à recréer des pièces incroyables.

Bien que les tentatives de Takuo de ramener cette tradition en Iran aient été contrecarrées par la révolution iranienne et la guerre Iran-Irak, son héritage se perpétue à travers son fils Kōbei, qui continue à travailler avec l’Iran pour réaliser le rêve de son père.

La vie et l’œuvre de Takuo Katō témoignent de sa ténacité, de sa passion pour l’art et de son profond respect pour les traditions culturelles. Sa mort en 2005, à l’âge de 87 ans, a laissé un vide dans le monde de la céramique, mais aussi un riche héritage de connaissances et de techniques qui continuent d’inspirer les générations futures.

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